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Entretien avec deux sorciers : Jean-Yves Bernot et Marcel van Triest 3/3

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 » Francis aurait pu descendre dans le sud et gagner deux jours mais on n’avait plus beaucoup de réserve de gazoil à bord… »

Course Au Large : Comment s’est passé ce Trophée Jules Verne ?
Marcel Van Triest  : On ne bat pas le record. C’est comme ça. Ce n’est pas passé cette fois-ci mais c’était un beau Jules Verne.  Comme il y avait deux bateaux, ce Jules Verne a été intense du début à la fin, avec beaucoup plus de pression que si on avait été tout seul.

CAL : Revenons sur le départ, vous êtes partis en même temps ?
MVT : En réalité au début on pensait ne pas partir pour ne pas être avec Spindrift. Quand on est parti on savait qu’on ferait un temps canon à l’Equateur mais que l’on aurait du retard au Cap de Bonne Espérance. La semaine qui suivait, c’était l’inverse mais avec de l’incertitude. Francis espérait que ça s’arrangerait dans l’Atlantique Sud. Donc on est parti. Dès le départ on savait donc que l’on aurait à peu près un jour de retard au Cap mais le record était jouable parce qu’il y avait moyen d’améliorer le temps dans le Pacifique.

CAL : C’est au passage de Sainte-Hélène que vous avez manqué le train d’une dépression…
MVT : Cela se joue à pas grand-chose , surtout dans les zones de transition, quelques milles parfois. 10 milles de retard suffisent pour faire 500 milles de retard. C’est ce qu’il s’est passé. Après l’Equateur, on manque de peu la dépression que l’on n’a pas réussi à attraper.

CAL : A ce moment-là tu as une visibilité sur ce qu’il vous attend dans l’Indien et le Pacifique, vous y croyez…
MVT : Oui on reste confiant parce que l’Indien s’annonce clément et rapide pour nous. De plus, j’ai un truc en plus à ce moment-là, j’ai Spindrift devant qui avec sa position et ses choix de route me donne des indications. Alors que depuis le départ avec Francis, on ne s’intéressait pas à ce que faisait Spindrift.

CAL : Le passage de l’indien et du Pacifique marqueront ce Jules Verne surtout quand vous vous retrouvez presque bord à bord à moins d’un mille, tu savoures ce moment ?
MVT : (Long silence)… oui… oui parce que à priori Spindrift est un bateau plus performant. Mais on sait qu’avec ces bateaux-là cela va très vite. Je me rends compte aussi que c’est pas mal d’être derrière eux. Cela donne des opportunités et des indications. J’ai mes données météos mais aussi celle de Spindrift.

Quand les bateaux se rejoignent tu passes un petit coup de fil à Jean-Yves pour lui faire coucou ?
MVT : (rires) Oui j’aurai pu mais je n’ai pas eu le temps. A ce moment-là il y avait beaucoup de problèmes de routage à régler. Mais on était quand même content.

Quelques jours plus tard, tu vas te mettre d’accord avec Jean-Yves pour ne pas descendre trop sud, comment cela s’est passé côté IDEC ?
MVT : Avec Jean-Yves on se connaît très bien. C’est avec lui que j’ai commencé mes premiers routages. On a commencé une discussion par SMS sur le mode humoristique tous les deux pour jauger nos intentions : « Qu’est-ce que tu fais là ? Cela à l’air pas mal le sud ? » et lui m’a répondu « vous avez des chiens de traîneau à bord ? ». On avait bien vu tous les deux la possibilité de descendre au sud et de gagner deux jours en prenant le risque d’aller dans les glaces. Donc on s’est appelé parce qu’on a bien vu que l’on allait se retrouver dans une situation difficile à gérer si l’un de nous deux décidait d’y aller. Ce pouvait mettre en péril l’image du Jules Verne. Il y avait l’aspect sécurité mais aussi une question d’image. Qu’aurait-on dit si l’un des deux n’y allait pas ? Spindrift avait les moyens financiers pour y aller et se payer les images satellite presqu’en temps réel mais pas nous. IDEC aurait pu y aller mais on aurait dit ce sont des fous furieux, des kamikazes. Cela aurait aussi dévalorisé le Jules Verne par rapport aux victoires des autres. Avec Jean-Yves on ne voyait pas ce qui aurait pu sortir de bien pour les deux équipes et pour la voile en général. Donc on s’est mis d’accord. C’était plus sage.

Et comment Francis et l’équipage ont réagit ?
MVT :  On a essayé d’abord avec Jean-Yves de faire quelque chose d’un peu plus formel avec des way points, une zone d’exclusion. Mais on s’est rendu compte que cela n’allait pas passé en discutant avec les deux bateaux. Avec les suisses, cela devenait un peu compliqué pour rédiger un contrat. On a commencé à parler clause contractuelle etc mais au bout d’un moment Francis s’est lassé de ça et on a laissé tomber. Cela s’est terminé par un accord tacite entre Jean-Yves et moi.

Mais Francis était prêt à y aller ?
MVT : On va dire qu’il n’était pas chaud. Il n’avait plus beaucoup de réserve en gazoil. Il avait eu déjà assez froid dans l’Indien. Mais j’aurai pu le convaincre d’y aller. Il y avait beaucoup à gagner c’est vrai. On aurait pu y aller mais ce n’était pas simple. Ce n’était pas impossible non plus. Il faut un radar qui fonctionne bien et un budget important pour avoir les images satellites mises à jour régulièrement.

C’est au cap Horn que tu te rends compte que le record n’est pas atteignable ?
MVT : Un peu avant le Cap Horn, je me rends compte déjà que cela va être compliqué avec un Atlantique Sud qui va être pourri. L’Atlantique Nord semblait correct mais pas non plus exceptionnel. On l’a vu, la route n’a pas été la plus rapide.

C’était un beau Jules Verne ?
MVT : Oui. Chaque année je fais cette route. C’est mon jardin et j’apprends à chaque fois quelque chose. Avec deux bateaux cela change beaucoup. Les deux bateaux étaient plus à fond. Cela a été plus fatiguant parce que plus stressant.

Le prochain départ c’est quand ?
MVT :  On peut envisager un Stand-by début novembre prochain.

A Lire également : 
Partie 1 : Entretien avec deux sorciers : Jean-Yves Bernot 2/3
Partie 2 : Entretien avec deux sorciers : Jean-Yves Bernot 2/3

A lire également :
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